Pendant la tempête

C’est pourquoi, au moment où tous les peuples entendirent le son de la trompette, du chalumeau, de la guitare, de la sambuque, du psaltérion, et de toutes sortes d’instruments de musique, tous les peuples, les nations, les hommes de toutes langues se prosternèrent et adorèrent la statue d’or qu’avait élevée le roi Nebucadnetsar. À cette occasion, et dans le même temps, quelques Chaldéens s’approchèrent et accusèrent les Juifs. Ils prirent la parole et dirent au roi Nebucadnetsar : O roi, vis éternellement ! Tu as donné un ordre d’après lequel tous ceux qui entendraient le son de la trompette, du chalumeau, de la guitare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse, et de toutes sortes d’instruments, devraient se prosterner et adorer la statue d’or, et d’après lequel quiconque ne se prosternerait pas et n’adorerait pas serait jeté au milieu d’une fournaise ardente. Or, il y a des Juifs à qui tu as remis l’intendance de la province de Babylone, Schadrac, Méschac et Abed-Nego, hommes qui ne tiennent aucun compte de toi, ô roi ; ils ne servent pas tes dieux, et ils n’adorent point la statue d’or que tu as élevée. Alors Nebucadnetsar, irrité et furieux, donna l’ordre qu’on amenât Schadrac, Méschac et Abed-Nego. Et ces hommes furent amenés devant le roi. Nebucadnetsar prit la parole et leur dit : Est-ce de propos délibéré, Schadrac, Méschac et Abed-Nego, que vous ne servez pas mes dieux, et que vous n’adorez pas la statue d’or que j’ai élevée ? Maintenant, tenez-vous prêts, et au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la guitare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse, et de toutes sortes d’instruments, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue que j’ai faite ; si vous ne l’adorez pas, vous serez jetés à l’instant même au milieu d’une fournaise ardente. Et quel est le dieu qui vous délivrera de ma main ? Schadrac, Méschac et Abed-Nego répliquèrent au roi Nebucadnetsar : Nous n’avons pas besoin de te répondre là-dessus. Voici, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise ardente, et il nous délivrera de ta main, ô roi.18 Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as élevée. Sur quoi Nebucadnetsar fut rempli de fureur, et il changea de visage en tournant ses regards contre Schadrac, Méschac et Abed-Nego. Il reprit la parole et ordonna de chauffer la fournaise sept fois plus qu’il ne convenait de la chauffer. Puis il commanda à quelques-uns des plus vigoureux soldats de son armée de lier Schadrac, Méschac et Abed-Nego, et de les jeter dans la fournaise ardente. Ces hommes furent liés avec leurs caleçons, leurs tuniques, leurs manteaux et leurs autres vêtements, et jetés au milieu de la fournaise ardente. Comme l’ordre du roi était sévère, et que la fournaise était extraordinairement chauffée, la flamme tua les hommes qui y avaient jeté Schadrac, Méschac et Abed-Nego. Et ces trois hommes, Schadrac, Méschac et Abed-Nego, tombèrent liés au milieu de la fournaise ardente.

Daniel 3.7/23

Dans cette tempête provoquée par la mégalomanie d’un tyran, il est impératif de choisir son camp. Existe-t-il une alternative ? En politique, il est permis de refuser de choisir entre Hitler et Mussolini, c’est à dire de voter blanc, ou même de rester chez soi. C’est la neutralité. Certains ont une veste réversible, avec la doublure au-dehors ou au-dedans, selon la direction du vent.

Dans le contexte qui nous préoccupe, il nous est demandé de voter pour Jésus ou contre Jésus. Mais il nous avertit que voter blanc signifie voter contre :

Celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas, n’est pas digne de moi.

Matthieu 10.38

Celui qui n’est pas avec moi est contre moi, et celui qui n’assemble pas avec moi disperse.

Luc 11.23

Ne pas vouloir se mouiller...

Pendant la guerre de Sécession, un fermier qui habitait tout près du front ne voulait pas prendre position. Tout ce qu’il voulait, c’est éviter les ennuis. On peut dire qu’il a eu une idée géniale : s’exhiber avec le pantalon d’uniforme nordiste et la veste d’uniforme sudiste, ou le contraire, ce qui ne change rien à l’affaire. Ainsi, pensait-il, chacun des belligérants reconnaîtrait sa moitié d’uniforme et le prendrait pour un allié. Fort mal lui en a pris, car il a dû essuyer à la fois les feux sudiste et nordiste, chaque belligérant ayant reconnu la moitié d’uniforme ennemie. Si, comme cet homme, nous refusons de choisir notre camp, nous risquons d’être les ennemis à la fois de Satan et de Jésus. C’est un très mauvais plan.

Ne pas trop s’engager, suivre de loin...

Après avoir saisi Jésus, ils l’emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Pierre suivait de loin.

Luc 22.54

Sans s’en rendre compte, Pierre a mis un pied sur le chemin de l’apostasie.

Le choix n’est pas difficile pour les Babyloniens. Puisqu’il faut adorer la statue, adorons-la. Cela nous évitera pas mal de désagréments. Le grand Nebuc se prend pour un dieu ! Si ça lui fait plaisir ! Au point où nous en sommes, un dieu de plus ou de moins...

En ce qui concerne les juifs en déportation, cela devient plus compliqué. On se regarde les uns les autres, on s’interroge :

« Qu’est-ce que tu vas faire, toi ?

– Je n’en sais rien ! Ce n’est pas que cela m’emballe de faire la génuflexion devant ce machin, mais je ne vois pas le moyen de faire autrement. Je n’ai pas envie de griller dans un chaudron. Et d’ailleurs, ce n’est pas comme si nous étions volontaires. Le Seigneur est compréhensif, il voit bien que nous ne sommes pas responsables. Je pense que je vais tout de même obéir. »

Cet avis plein de sagesse humaine requiert presque l’unanimité. Une ancienne photographie montre Adolf Hitler haranguant la foule. Tous les auditeurs sont debout avec le bras en l’air, à l’exception d’un seul homme, debout lui aussi, mais gardant les deux bras le long du corps. Cet homme avait choisi son camp. Sommes-nous des hommes et des femmes forgés dans ce métal, qui ne tendront pas le bras en avant, qui ne s’agenouilleront pas devant la statue de Nebucadnetsar ?

Rappelons-nous que tous les humains, Juifs ou goïm, habitent maintenant le royaume de Babylone, les uns comme citoyens, les autres comme captifs. Les citoyens adorent et servent les nombreux dieux de ce pays, mais les captifs sont censés adorer le seul vrai Dieu et le servir.

Car nous n’avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir.

Hébreux 13.14

Sur tous les Juifs vivant à Babylone, seuls trois hommes, Schadrac, Meschac et Abed-Nego, ont accepté le risque de mourir pour leur obéissance à la loi de Dieu.

Tu n’auras pas d’autres dieux devant ma face. Tu ne te feras point d’image taillée, ni de représentation quelconque des choses qui sont en haut dans les cieux, qui sont en bas sur la terre, et qui sont dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point ; car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu’en mille générations à ceux qui m’aiment et qui gardent mes commandements.

Exode 20.3/6

Je me suis, bien sûr, posé une question, peut-être, vous aussi, vous l’êtes-vous déjà posée :

Où était Daniel ? Comment se fait-il qu’il ne fût pas avec ses compagnons dans l’épreuve ? Je ne suis pas certain d’avoir trouvé la bonne réponse.

J’exclus d’emblée l‘éventualité selon laquelle il se serait « dégonflé » et aurait suivi le troupeau. En pareil cas, il aurait été définitivement disqualifié en tant que prophète.

La deuxième possibilité qui me vient à l’esprit, c’est qu’en tant que haut fonctionnaire, le roi l’aurait envoyé en mission, juste avant l’événement, pour régler un problème urgent dans une province éloignée. C’est ce qu’on appelle au théâtre Deus ex machina, Dieu sorti de la machine, procédé dont Molière a usé et même abusé : une circonstance fortuite qui résout tous les problèmes d’un seul coup.

À mon avis, Nebucadnetsar, qui n’était pas encore complètement fou (chaque chose en son temps) était parfaitement conscient que Daniel n’adorerait jamais la statue d’or, mais qu’en le faisant cuire, il se priverait d’un collaborateur indispensable. Il l’en aurait donc dispensé. Si vous avez une meilleure explication, je suis à votre écoute.

Eh bien ! me direz-vous Daniel s’en tire à bon compte !

C’est vrai, mais pas pour longtemps. Remarquez que, lorsqu’il sera jeté aux lions, ses trois camarades seront absents. Ils ont déjà donné !

Si nous échappons à la fournaise, nous n’échapperons pas aux lions.

Cet épisode nous rappelle un grave dilemme auquel seront confrontés ceux qui auront manqué l’enlèvement :

Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d’un agneau, et qui parlait comme un dragon. Elle exerçait toute l’autorité de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie. Elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes. Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu’il lui était donné d’opérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui avait la blessure de l’épée et qui vivait. Et il lui fut donné d’animer l’image de la bête, afin que l’image de la bête parlât, et qu’elle fît que tous ceux qui n’adoreraient pas l’image de la bête fussent tués. Et elle fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom. C’est ici la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête. Car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six cent soixante-six.

Apocalypse 13.11/18

Dans cette situation, comme au temps de Daniel, les sujets de Babylone n’hésiteront pas. J’ai vu récemment sur la Toile une fille qui avait fait ses courses dans une grande surface. Au moment de passer à la caisse, au lieu de sortir sa carte Visa, elle a présenté sa main. Son paiement est passé, elle était toute contente. Sans compter le fait qu’en tapant son code, on risque de gagner le coryza, le sida, la peste, la diphtérie et le choléra. Non décidément, il ne faut plus taper son code, on ne sait pas ce qui pourrait nous arriver. C’est ce qu’on nous dit depuis au moins trois ans. Voici pourtant des millénaires que les gens échangent des pièces de monnaie, plus récemment de billets de banque et des chèques, mais le lavage de cerveau est en marche : « Vous ne vous rendez pas compte ! – Sire, nous allons tous périr, dirait Bohort – Vous ne savez pas qui a touché cette pièce. Vous allez au distributeur automatique, qui sait si celui qui a tiré avant vous des billets sur ce même clavier n’était pas un irresponsable qui ne portait pas de gants, qui ne portait pas son masque, qui n’était même pas vacciné ? »

Quelle folie ! Et c’est ainsi que l’on maintient les peuples dans la reptation.

Que feront les saints, c’est à dire ceux qui auront accepté Jésus pendant la grande tribulation ? Plus question pour eux de payer leurs achats par carte, chèque ou liquide, ni même par virement bancaire. Il faudra prendre la marque et adorer l’image de la bête, ou mourir de faim.

L’antéchrist ne sera manifesté qu’après l’enlèvement de l’Église, mais il est déjà pressenti. Nous avons déjà notre Nebucadnetsar. Je ne le nommerai pas, c’est un Allemand très laid. Hitler n’est qu’un apprenti en face de lui. Cet homme annonce déjà la couleur. Il dit de lui-même et de ses complices : « Nous sommes des dieux, et ceux qui s’opposeront à nous périront ». Et comme il se croit déjà tout-puissant, ce monsieur s’octroie le pouvoir d’exiger : il exige que tous les gouvernements construisent des camps de concentration pour y enfermer les contestataires. On ne vous le dira pas au journal de treize heures. On vous laisse la surprise.

L’heure est très proche. Veillons !

Que va-t-il arriver à ceux qui ont choisi le camp de Dieu ?

Revenons à notre texte :

Nous constatons au verset sept que les anges du diable savent aussi jouer de la trompette.

L’orchestre philharmonique de Babylone joue l’hymne national et tout le monde est à plat ventre. Du même coup, ceux qui restent debout sont plus faciles à repérer : ils sont au moins trois.

C’est alors que nous voyons réapparaître le spectre qui a fait trembler nos parents, grands-parents ou arrière-grands-parents, selon notre âge : celui de la délation. Œil de Berlin ? Œil de Moscou ? Je suis plutôt tenté de dire œil de Davos, car c’est dans cette charmante station de sports d’hiver du canton des Grisons qu’une poignée de milliardaires décident du sombre avenir de l’humanité.

Délation, me direz-vous ? Vous exagérez, nous ne sommes plus sous l’Occupation !

C’est en Allemagne justement qu’une émission populaire a récemment adressé aux enfants ce message :

“Si vos parents, voisins, professeurs, etc. se déclarent contre l’homosexualité, dites-le-nous ; en récompense, nous vous offrirons une boîte de Playmobil.”

La patrie de Schiller a bien abattu l’arbre hitlérien, mais elle a laissé les racines.

Pendant ce confinement qui n’a servi à rien, sinon à ruiner le pays, des citoyens modèles ont appelé la police pour signaler que leur voisin était sorti dix minutes sur le pas de sa porte ou dans son jardin pour fumer une cigarette. Combien sont prêts, comme dans Narnia, à trahir leurs frères pour quelques loukoums ?

Dans la vallée de Dura, cela n’a pas traîné, d’autant plus que les Juifs n’ont pas trop bonne presse ! Les délateurs ne vont pas au commissariat, préférant s’adresser directement à Nébucadnetzar qui les gratifierait certainement chacun d’un donut gratuit. Ils commencent, bien entendu, par les reptations d’usage :

« Ô roi, vis éternellement.

Tu nous as bien dit que, si quelqu’un ne se prosternait pas au son de l’orchestre, il serait jeté dans la fournaise.

– C’est exact.

– Eh bien ! regarde ! Il y en a trois, là-bas, qui sont encore debout, et pas n’importe lesquels, trois Juifs, des Juifs auxquels tu as donné l’intendance de la province de Babylone, rien que ça ! Schadrac, Meschac et Abed-Nego ! Parfaitement. Ils n’adorent pas tes dieux. Et ils n’adorent pas ta statue d’or. »

Sitôt la cérémonie achevée, la Gestagébé vient frapper à la porte de nos amis : « Ouvrez au nom du roi ! »

Il n’y a pas de quoi avoir l’esprit tranquille. Quand ils sont amenés menottés devant le souverain, personne n’a envie de sourire.

« Est-ce d’esprit délibéré, dit le roi, que vous ne servez pas mes dieux, et que vous n’adorez pas la statue que j’ai élevée ? »

Les trois accusés ne répondent rien.

« Dans mon immense mansuétude, je vous accorde une seconde et dernière chance :

Maintenant, tenez-vous prêts, et au moment où vous entendrez le son de la trompette, du chalumeau, de la guitare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse, et de toutes sortes d’instruments, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue que j’ai faite ; si vous ne l’adorez pas, vous serez jetés à l’instant même au milieu d’une fournaise ardente. Et quel est le dieu qui vous délivrera de ma main ? (vs 15)

– Nous n’avons pas besoin de te répondre là-dessus (vs 16). »

C‘est comme s’ils n’avaient rien dit. De même, Jésus gardait le silence devant ses accusateurs :

Jésus garda le silence, et ne répondit rien.

Marc 14.61

Sans doute, le roi a-t-il reformulé sa question entre le verset 16 et le verset 17, puisqu’ils répondent enfin :

Voici, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise ardente, et il nous délivrera de ta main, ô roi. Sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as élevée. (vs 17/18)

Nos trois hommes de Dieu ont signé leur condamnation à mort. Je suis convaincu que seul le Saint-Esprit peut donner une telle force de caractère dans une telle situation. Il y a peu de temps, j’ai rêvé que j’étais condamné à mort et que je montais sur l’échafaud en chantant À toi la gloire. J’espère que je ne serai pas enroué ce jour-là. Je ne suis pas capable d’un tel héroïsme, et le Seigneur le sait bien, mais sa force, j’en suis persuadé, surpassera ma lâcheté naturelle.

Quand on est très en colère, on ne réfléchit pas. Que le chaudron ait été chauffé à 100 ou à 700 degrés, le résultat eut été le même pour les condamnés, mais Nébucadnetsar voulait une exécution proportionnelle à son ressentiment. Les soldats les plus costauds de son armée sont chargés de lier les Juifs récalcitrants et de les pousser dans le brasier. Avant même qu’ils aient atteint le fond de la marmite, le feu tue les vaillants soldats, fidèles à leur roi.

Ces soldats, ont subi le sort réservé à tous ceux qui obéissent au roi de ce monde et participent à l’œuvre du malin dans son dessin d’anéantir les fidèles. Tous ceux qui auront adoré les dieux de Nébucadnetsar et auront adoré sa statue d’or, et le roi de Babylone, lui-même, seront précipités dans une autre fournaise, celle de l’enfer, et aucun ange ne pourra les en délivrer.

Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.

Apocalypse 12-9

 

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