Dans les bras de mon arbre

Ce poème répond au défi d’écriture n°24 organisé par plumeschrétiennes.com

Deux ormes croissaient, bois vif,
L’un tronc puissant, l’autre chétif,
Dans une forêt de Hongrie
Se partageant la même vie.

 

Ils s’apportaient tant d’amitié
Que le plus gros en eut pitié.
Il étendit vers lui deux branches,
Caresse intime, étreinte franche.

 

Au cours des ans, les deux aubiers,
L’un près de l’autre, associés,
Ne formaient qu’un bois, qu’une sève
Et ce récit n’est pas un rêve.

 

Survint un jour un bûcheron,
Un vandale, un triste larron
Vint armé d’une tronçonneuse.
Ô jour tragique ! ô mort affreuse !

 

Déchirant le silence des lieux,
Il sépare le malheureux,
Le tronc maigre de ses racines,
De sa rude chaîne assassine
Prélève un cylindre de bois.
Le pauvre en serait mort, ma foi.
Mais, comme dans des mains solides,
Le plus fort soutient l’invalide.

 

Ainsi le pauvre mutilé
À son fort compagnon scellé,
Porte toujours feuilles nouvelles.
Sa vie n’en sera que plus belle.

 

 

Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire.

Jean 15.5