Troisième épisode

Énée et Tabitha                   Actes 9.31/43

L’Église était en paix dans toute la Judée
Et dans la Samarie, et dans la Galilée.
Chacun s’édifiait ; l’Esprit-Saint dans les cœurs
Fortifiait en eux la crainte du Seigneur.
Pierre était descendu dans la cité de Lydde,
Il y trouva Énée sur son lit d’invalide.
Il lui dit : « Jésus-Christ te guérit, lève-toi
Et arrange ton lit. » Aussitôt, plein de foi
Se dresse sur ses pieds l’homme paralytique.
De Lydde et du Saron les citoyens sceptiques
Virent Énée debout, les voisins curieux
Se donnèrent alors aux mains de notre Dieu.
Une femme, à Joppé, que l’on nommait Gazelle
Offrait le pain aux pauvres et servait avec zèle.
Hélas ! Elle tomba malade. Elle mourut.
Pierre en fut informé, auprès d’elle accourut.
« Tabitha, lève-toi ! » lui dit l’apôtre Pierre.
Les veuves autour d’elle, en pleurs et en prière
Près du corps étendu, qu’on voyait se presser,
Virent ses yeux s’ouvrir et son corps se dresser.
Pierre lui prend la main et la montre vivante
Aux amis éplorés, à la foule présente.
Les âmes de Joppé confessent le Seigneur
Et Pierre demeura chez Simon, corroyeur.

Corneille                                Actes 10

Un digne centenier que l’on nommait Corneille
Craignait Dieu et priait dans le jeûne et la veille.
Il vit un jour un ange entrer dans sa maison,
Posant sur lui les yeux, l’appelant pas son nom.
« Que me veux-tu, Seigneur ? répond le militaire.
– Mon Dieu voit tes aumônes, il entend tes prières.
Envoie donc chez Simon, corroyeur à Joppé,
T’enquérir de Céphas, au service occupé. »
Les Romains, sur la route approchaient de la ville ;
L’apôtre sur le toit, les genoux sur la tuile,
Priait. Dans la maison se prépare à manger.
Il voit comme un oiseau dans la nue voltiger.
Ce n’est pas un oiseau, c’est une large toile
Nouée aux quatre coins, cette céleste voile
Supportait des cochons, des serpents, des chameaux,
Des béliers, des taureaux, de puissants animaux.
Certains purs, d’autres non, une clameur étrange
Lui dit : « Lève-toi, Pierre. Tu as faim, tue et mange.
– Non, les commandements de la loi me sont chers,
J’obéis au Seigneur et je mange cacher. »
Mais la divine voix se fit entendre encore :
« Ces animaux impurs et que ton cœur abhorre,
Dieu les déclare purs. Mange et rassasie-toi. »
La même vision se produisit trois fois ;
Puis, l’Esprit saint lui dit : « Voici venir trois hommes,
Trois païens, trois soldats au service de Rome,
Descends, pars avec eux sans hésitation,
Car je les ai mandés pour cette mission. »
Pierre, avec les Romains, se rend à Césarée,
Corneille les attend, sa famille apeurée,
Lui-même au pied de Pierre, s’allonge prosterné.
« Debout, je ne suis qu’homme, répond-il, consterné,
Je suis juif, et la loi m’a bien fait la défense
D’aller chez les païens, d’entrer en leur présence,
Mais mon Dieu m’a prescrit de ne pas regarder
Tel homme pour impur ou tel pour étranger.
Je reconnais que Dieu ne rejette personne
Et dans les préjugés les mots nous emprisonnent ;
Mais en toute province, en toute nation,
Il accorde à chacun sa bénédiction.
À celui qui le craint, pratique la justice,
Il offre sa parole, puissante et salvatrice.
Il l’envoya d’abord aux enfants d’Israël,
Annonçant par le Christ un bonheur éternel. »
Pierre leur annonça le divin Évangile
Du Seigneur mis en croix hors de la sainte ville,
Du Christ mis au tombeau, vivant, ressuscité,
Du divin Fils rempli d’Esprit de sainteté.
« Et Jésus, mon Seigneur, ordonne à ses apôtres
De parler à mon peuple et d’enseigner le vôtre,
Car il devra juger les morts et les vivants
Et pour les temps ultimes il vient avec son van.
Ainsi l’ont proclamé oracles et prophètes :
Qui croit en lui reçoit le pardon sur sa tête. »
Comme Pierre parlait, l’onction descendit,
Sur ces gens assemblés l’Esprit se répandit.
Or, plusieurs circoncis venus seconder Pierre,
Les entendant louer en langues étrangères
Furent tout étonnés, ne comprenaient plus rien :
Le Saint-Esprit peut-il se donner aux païens ?
À ceux qui ont reçu, aussi bien que nous-mêmes
Ce Paraclet, peut-on refuser le baptême ?
Ainsi répondit Pierre, ordonnant la faveur
Qu’ils fussent baptisés dans le nom du Seigneur.

Troisième transition            Actes 11.1/18

Les apôtres, tout comme les autres chrétiens, sont scandalisés d’apprendre que Pierre soit allé chez des païens, ce qui est contraire à la loi. Il est donc obligé de raconter son histoire depuis le début. Ayant entendu ses explications, les frères sont finalement satisfaits.

 

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