Le Sonnet du Loir

Épargné par la peste autrefois ton bon val
A creusé dans la Beauce aux plaines régulières
Un sillon verdoyant. Œuvre de mains altières,
Tes murs et tes fossés protègent Bonneval.

Dans tes eaux se mirant le donjon médiéval,
Tu vis sur Châteaudun les guerres incendiaires,
Les feux de la cité rougeoyant la rivière
Et revivre la cendre en un jour estival.

Du Sieur de Montigny sabre de la colère,
Tu fis un froid mantel à l’épouse adultère
Qu’en un foudre scellé fut plongée dans le noir.

En cheminant le soir sur ta rive sereine
J’ai vu nager sur l’onde une jeune sirène
Badinant sur ses flots : c’est le Génie du Loir.

Précisions sur le Sonnet du Loir (il vaut mieux être du pays pour comprendre).

Chaque strophe évoque un site et un événement :

1er Quatrain : Bonneval.

La ville doit son nom à une épidémie de peste à laquelle elle a échappé : c’était une « bonne vallée ». La ville a été fortifiée par des remparts, mais aussi par des fossés pour lesquels on a détourné le cours de la rivière.

2e Quatrain : Châteaudun.

La ville a été incendiée le 18 octobre 1870, puis reconstruite. Sa devise : « Extincta revivisco », je renais de mes cendres.

1er Tercet : Montigny le Ganelon.

Revenant de croisade, le châtelain découvre que sa femme avait fait neuf enfants derrière son dos. Il a très mal pris la chose. On peut le comprendre. Il l’a enfermée dans un tonneau qu’il a jeté dans le Loir. Quelques kilomètres en aval se trouve Saint-Jean-Froidmentel (froid manteau).

2e tercet : Châteaudun.

Le Génie du Loir est une fontaine ornée d’une sculpture représentant une petite fille portant trois gros poissons dans ses bras. Chacun de ses pieds est remplacé par une nageoire caudale.

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