64. Nous sommes tous lépreux

Le titre de mon message ne fera peut-être pas plaisir : « Nous sommes tous lépreux ». Je vous propose d’examiner ensemble deux exemples de lépreux, dans le dessein d’y tirer des enseignements pour nos vies.

Voici le premier :

Il y avait à l’entrée de la porte quatre lépreux, qui se dirent l’un à l’autre : Quoi ! resterons-nous ici jusqu’à ce que nous mourions ? Si nous songeons à entrer dans la ville, la famine est dans la ville, et nous y mourrons ; et si nous restons ici, nous mourrons également. Allons nous jeter dans le camp des Syriens ; s’ils nous laissent vivre, nous vivrons et s’ils nous font mourir, nous mourrons. Ils partirent donc au crépuscule, pour se rendre au camp des Syriens ; et lorsqu’ils furent arrivés à l’entrée du camp des Syriens, voici, il n’y avait personne. Le Seigneur avait fait entendre dans le camp des Syriens un bruit de chars et un bruit de chevaux, le bruit d’une grande armée, et ils s’étaient dit l’un à l’autre : Voici, le roi d’Israël a pris à sa solde contre nous les rois des Héthiens et les rois des Égyptiens pour venir nous attaquer. Et ils se levèrent et prirent la fuite au crépuscule, abandonnant leurs tentes, leurs chevaux et leurs ânes, le camp tel qu’il était, et ils s’enfuirent pour sauver leur vie. Les lépreux, étant arrivés à l’entrée du camp, pénétrèrent dans une tente, mangèrent et burent, et en emportèrent de l’argent, de l’or, et des vêtements, qu’ils allèrent cacher. Ils revinrent, pénétrèrent dans une autre tente, et en emportèrent des objets qu’ils allèrent cacher. Puis ils se dirent l’un à l’autre : Nous n’agissons pas bien ! Cette journée est une journée de bonne nouvelle ; si nous gardons le silence et si nous attendons jusqu’à la lumière du matin, le châtiment nous atteindra. Venez maintenant, et allons informer la maison du roi.

2 Rois 7.3/9

Nous sommes donc tous des lépreux. Est-ce vraiment une maladie ?

Rappelons ce qu’est la lèpre :

L’Éternel parla à Moïse et à Aaron, et dit : Lorsqu’un homme aura sur la peau de son corps une tumeur, une dartre, ou une tache blanche, qui ressemblera à une plaie de lèpre sur la peau de son corps, on l’amènera au sacrificateur Aaron, ou à l’un de ses fils qui sont sacrificateurs. Le sacrificateur examinera la plaie qui est sur la peau du corps. Si le poil de la plaie est devenu blanc, et que la plaie paraisse plus profonde que la peau du corps, c’est une plaie de lèpre : le sacrificateur qui aura fait l’examen déclarera cet homme impur.

Lévitique 13.1/3

Quelqu’un parmi nous aurait-il envie de gagner au loto ? – Oui, moi ; moi !

Quelqu’un parmi nous aurait-il envie de gagner la lèpre et d’être déclaré impur par la même occasion ? Personne ? Je m’en doutais.

Ce n’est pas un statut social enviable, c’est la pire chose qui pourrait nous arriver.

Nous savons, bien entendu que la lèpre, dans la Bible, est assimilée au péché. Ainsi, Myriam et Aaron, par jalousie envers Moïse a provoqué la colère divine et la lèpre en fut la punition :

La colère de l’Éternel s’enflamma contre eux (Aaron et Myriam). Et il s’en alla. La nuée se retira de dessus la tente. Et voici, Marie était frappée d’une lèpre, blanche comme la neige. Aaron se tourna vers Marie ; et voici, elle avait la lèpre.

Nombres 12.9/10

Devrions-nous pas en conclure que Dieu avait cessé d’aimer Myriam (ou Marie) ni qu’il cesse de nous aimer si nous péchons, ou que celui qui vit continuellement dans le péché n’est pas aimé de Dieu ? Il est une chose que Dieu déteste avant tout, c’est le péché qui habite le pécheur. Le péché, c’est la lèpre.

Qu’en est-il de ces lépreux chassés de Samarie assiégée par les Syriens ?

Il y avait dans cette ville des lépreux condamnés à être rejetés extra-muros. Considérés comme impurs, ils auraient pu communiquer, par leur contact, leur impureté aux Samaritains qui n’avaient vraiment pas besoin de celà. Alors, on les a jetés comme un vieux paquet de linge sale, hors des murs de la cité. Comprenons bien leur terrible situation : derrière eux, les murailles qui auraient pu leur assurer la protection, mais qu’ils n’ont pas le droit de franchir, et devant eux, le camp ennemi. La famine sévit dans la ville, s’ils tentent d’y entrer, ils seront lapidés, mais s’ils restent dans les douves, ils mourront de faim. Ces quatre bannis ont choisi la solution qui leur paraissait la moins détestable : se rendre aux Syriens. De deux choses l’une, pensent-ils : ou bien ils nous tueront, ou bien ils auront pitié de nous, nous laisseront vivre et nous donneront un peu de pain.

Les voilà qui entrent dans le camp à pas feutrés. Silence. Pas un chat. Peut-être, à la rigueur, un chien abandonné.

« Y a quelqu’un ? »

Personne.

Les tentes sont dressées, les chevaux attachés. On entre dans l’une d’elle. De la nourriture à profusion, de l’or, de l’argent, de beaux habits, mais pas de soldats. Nous revenons aux versets 6 et 7 pour comprendre ce qui s’est passé : Dieu avait fait place nette et ils n’avaient plus qu’a se servir. Quand on fuit en abandonnant ses lingots, c’est qu’on a vraiment très peur et que ça va très mal.

Nos lépreux ont dû s’écrier : « Alléluia ! Merci Seigneur, tu nous as vraiment fait un beau cadeau ! » Ils ont bu et mangé à satiété, puis ils ont fait la razzia sur tous les bijoux, les lingots, les tapis, les manteaux de soie, de pourpre, et ils se sont dit : « C’est à nous, Dieu nous l’a donné. »

Un dimanche, un prédicateur que nous avions invité nous a exhortés à pratiquer l’hospitalité. Or, il y avait dans nos rangs une dame qui venait à nos réunions, mais qui n’était pas convertie. Je ne crois d’ailleurs pas me tromper en affirmant qu’elle était possédée. Quand le frère a parlé d’hospitalité, elle s’est mise en colère : « C’est maaa maison, elle est à moi, c’est le Seigneur qui me l’a donnée, c’est maaa maison. » Fort heureusement, ce démon a été rapidement démasqué.

L’égoïsme : c’est à moi ! c’est pas à vous ! c’est à moi ! Ce trésor trouvé dans les tentes des Syriens, c’est à nous ! C’est nous qui l’avons trouvé ! C’est le Seigneur qui nous l’a donné et je ne vois vraiment pas pourquoi nous irions le partager avec les gens de Samarie, vu la façon dont ils nous ont traités.

Alors, ils sont allés cacher tout cela. Mais tout lépreux qu’ils soient, ils ont une conscience. Tout pécheur a une conscience. Et la conscience de ces quatre lépreux s’est réveillée :

Nous n’agissons pas bien ! Cette journée est une journée de bonne nouvelle ; si nous gardons le silence et si nous attendons jusqu’à la lumière du matin, le châtiment nous atteindra. (vs 9)

Nous avons maintenant de quoi vivre des années dans l’abondance, et eux, ils meurent de faim. Les rôles sont inversés.

« Frappons à la porte de Samarie.

– Toc, toc, toc.

– Qui c’est ?

– C’est nous.

– Qui ça, nous ?

– Eh bien ! nous, les quatre lépreux que vous avez jetés dehors.

– Allez-vous-en ! On n’a vraiment pas besoin de vous ! Nous avons assez de problèmes comme ça !

– Vous avez tort, parce que nous sommes peut-être lépreux, mais nous vous amenons à manger. On vous amène du pain, du vin, de la viande et des légumes, et de l’or en plus.

– Ah ! bon ! Eh bien d’accord ! Pouvez entrer, mais alors discrètement. »

Quelle leçon devons-nous en tirer ?

Nous sommes des lépreux, donc des pécheurs, voués à la mort, mais nous avons trouvé un trésor. Ce trésor, c’est la vie éternelle. Ce trésor, c’est notre salut. Ce trésor, c’est le trône qui nous est réservé dans les lieux célestes, car tout lépreux que nous ayons été, nous sommes devenus des fils et des filles de roi. Nous avons trouvé l’assurance de notre salut, non pas seulement la certitude que nous n’irons pas en enfer, mais bien plus encore, celle que nous irons au paradis.

Qu’allons-nous faire de ce trésor ? Allons-nous le cacher dans notre cave, allons-nous, tel Harpagon, l’enterrer au fond de notre jardin ? Ce que le Seigneur attend de nous, c’est que nous partagions  le salut que nous avons reçu de lui.

Jésus, s’étant approché, leur parla ainsi : Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.

Matthieu 28.18/2

Je me dois aux Grecs et aux barbares, aux savants et aux ignorants. Ainsi j’ai un vif désir de vous annoncer aussi l’Évangile, à vous qui êtes à Rome. Car je n’ai point honte de l’Évangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec,

Romains 1.14/16

Je t’en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume, prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant. Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine ; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables.

2 Timothée 4.1/4

Notre deuxième exemple concerne un lépreux qui a été guéri par Jésus.

Un lépreux vint à lui ; et, se jetant à genoux, il lui dit d’un ton suppliant : Si tu le veux, tu peux me rendre pur. Jésus, ému de compassion, étendit la main, le toucha, et dit : Je le veux, sois pur. Aussitôt la lèpre le quitta, et il fut purifié.

Marc 1.40/42

Nous sommes quelque part en Galilée. Voilà un homme rejeté par les hommes. Est-il pour autant rejeté par Dieu ? Toujours est-il qu’il est condamné au confinement. Cela nous rappelle quelque chose que nous avons vécu et que, malheureusement, nous vivrons encore, parce que les récents événements n’ont pas amené les humains à réfléchir.

Condamné au confinement, il ne devait avoir aucun contact avec quiconque, ils avaient même l’obligation, quand quelqu’un les approchait, d’agiter une crécelle en criant : « Impur. » Les gens comprenaient et changeaient de trottoir. Mais quand Jésus s’approche de cet homme, il n’agite pas la crécelle. Au contraire, il enfreint les règles du confinement : il se jette aux genoux de Jésus en suppliant : Si tu le veux, tu peux me rendre pur.

Jésus a-t-il changé de trottoir ? Imaginez le Seigneur refusant de vous serrer la main parce qu’il vous aurait entendu éternuer ? Les gens ont une telle peur du microbe qu’ils en sont ridicules et se rendent esclaves, à tel point que les amoureux, comme le chantait Brassens, ne se bécotent plus sur les bancs publics, en se foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes, ils n’osent même plus se faire de câlins ni de bisous tant ils ont peur d’échanger des microbes. Ils s’envoient des cœurs par SMS, mais ce n’est tout de même pas pareil. Quelle triste société que la nôtre dans laquelle, finalement, les amoureux n’ont plus le droit de s’aimer ! Ce qui est le plus tragique, c’est que beaucoup de chrétiens, manipulés par l’esprit de mensonge, en ont oublié l’amour du prochain. Tout cela est la conséquence de la lèpre, c’est-à-dire du péché. L’indifférence a remplacé la compassion, la haine a remplacé l’amour.

Jésus vient au-devant de ce lépreux. C’est difficile de venir à Jésus quand on est lépreux, mais le salut est à ce prix.

Il n’y a de salut en aucun autre ; car il n’y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.

Actes 4.12

Nous sommes tous des lépreux, mais nous sommes des lépreux purifiés par le sang de Jésus, c’est ce qui fait toute la différence.

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