56. Il est temps que Dieu agisse !

Aujourd’hui, je voudrais me pencher avec vous sur le plus long chapitre de la Bible. Il s’agit du Psaume 119. Rassurez-vous, nous ne le lirons pas en entier. Le Psaume 119, si long soit-il, gravite autour d’un thème unique : la parole de Dieu, l’obéissance à la loi. On y trouve dans ces 176 versets une extrême redondance des mots loi, commandements, statuts, parole, etc. Quand nous survolons cette immense plaine, nous aurions tous tendance à déclencher le pilotage automatique. Et pendant ce long voyage, l’hôtesse de l’air annonce parfois :

« Mesdames et Messieurs, nous survolons en ce moment le verset 105 ». Alors nous regardons au hublot, et voyons sous nos ailes, le fameux verset 105 :

Ta parole est une lampe à mes pieds, une lumière sur mon sentier.

Il y a quelques jours, en survolant le Psaume 119 en pilotage automatique, mon avion s’est écrasé sur le verset 126 :

Il est temps que l’Éternel agisse, ils ont annulé ta loi. (Darby)

On ignore qui en est l’auteur de ce Psaume, peut-être David, peut-être un autre, mais ce verset 126 aurait pu être écrit par un de nos contemporains.

Il est enrichissant de comparer quelques versions françaises :

  • Ils ont annulé ta loi (Darby).
  • Ils ont renversé ta loi (Bible Annotée).
  • Ils transgressent ta loi (Louis Segond).
  • Ils ont aboli ta loi (Osterwald).
  • On viole ta loi (Colombe).

Le pronom personnel « on » appelle toujours une question : « qui ? »

Qui ça, on ? Qui ça, ils ? Qui est-ce qui viole la loi ?

Il faut bien comprendre que, dans ce contexte, ce ne sont pas seulement les cinq livres de la loi, constituant la Torah, mais bien la Bible tout entière et son enseignement qu’ils ont décidé d’annuler.

Qui ? – D’abord le pouvoir séculier : ceux qui gouvernent le monde. Je ne veux pas m’étendre sur des questions de politique ni parler des lois ignobles qui sont votées chaque jour. On en parle suffisamment. Ce qui est important, c’est de regarder cette situation du point de vue biblique et du point de vue chrétien.

Cette situation nous donne l’impression d’avoir perdu la guerre. Nous sommes vaincus. Ceux qui ont aboli la loi triomphent, et cela nous semble irréversible. Quelquefois, nous sommes désespérés.

Le méchant dans son orgueil poursuit les malheureux, Ils sont victimes des trames qu’il a conçues. Car le méchant se glorifie de sa convoitise, Et le ravisseur outrage, méprise l’Éternel. Le méchant dit avec arrogance : Il ne punit pas ! Il n’y a point de Dieu ! — Voilà toutes ses pensées. Ses voies réussissent en tout temps ; Tes jugements sont trop élevés pour l’atteindre, Il souffle contre tous ses adversaires. Il dit en son cœur : Je ne chancelle pas, Je suis pour toujours à l’abri du malheur ! Sa bouche est pleine de malédictions, de tromperies et de fraudes ; Il y a sous sa langue de la malice et de l’iniquité. Il se tient en embuscade près des villages, Il assassine l’innocent dans des lieux écartés ; Ses yeux épient le malheureux. Il est aux aguets dans sa retraite, comme le lion dans sa tanière, Il est aux aguets pour surprendre le malheureux ; Il le surprend et l’attire dans son filet. Il se courbe, il se baisse, Et les misérables tombent dans ses griffes. Il dit en son cœur : Dieu oublie ! Il cache sa face, il ne regarde jamais !

Psaume 10.2/11

N’est-ce pas ce que nous expérimentons ? Depuis le temps que les politiciens s’embrouillent dans leurs mensonges, les peuples devraient comprendre, mais ils ne comprennent toujours pas. L’apôtre Paul écrit :

Aussi Dieu leur envoie une puissance d’égarement, pour qu’ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n’ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l’injustice, soient condamnés.

2 Thessaloniciens 2.11/12

Rien ne semble pouvoir empêcher l’humanité de s’enfoncer dans les sables mouvants de l’obscurantisme, de l’impiété, et de la décadence.

Jésus, dans son discours prophétique de Matthieu 24, compare notre époque à celle de Noé.

La terre était corrompue devant Dieu, la terre était pleine de violence. Dieu regarda la terre, et voici, elle était corrompue ; car toute chair avait corrompu sa voie sur la terre. Alors Dieu dit à Noé : La fin de toute chair est arrêtée par-devers moi ; car ils ont rempli la terre de violence ; voici, je vais les détruire avec la terre.

Genèse 6.11/13

Aujourd’hui encore, la terre est remplie de violence. La criminalité ne cesse d’augmenter dans notre pays. Les Japonais ont récemment publié un guide à l’intention des touristes voulant visiter Paris. Il s’y présente un plan de notre capitale avec les arrondissements de différentes couleurs selon leur niveau de sécurité. Nous y trouvons un peu de vert, un peu de jaune, beaucoup d’orange, et trois arrondissements en rouge : le 18e, le 19e, et le 20e. Voici l’image que nos amis asiatiques reçoivent de notre belle ville : la violence, l’insécurité, la criminalité. Comme au temps de Noé.

Notre époque est aussi comparée à celle de Sodome :

Je veux vous rappeler, à vous qui savez fort bien toutes ces choses, que le Seigneur, après avoir sauvé le peuple et l’avoir tiré du pays d’Égypte, fit ensuite périr les incrédules ; qu’il a réservé pour le jugement du grand jour, enchaînés éternellement par les ténèbres, les anges qui n’ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure ; que Sodome et Gomorrhe et les villes voisines, qui se livrèrent comme eux à l’impudicité et à des vices contre nature, sont données en exemple, subissant la peine d’un feu éternel.

Jude 5/7

Rappelons l’histoire !

Et l’Éternel dit : le cri contre Sodome et Gomorrhe s’est accru, et leur péché est énorme. C’est pourquoi Les hommes s’éloignèrent et allèrent vers Sodome. Mais Abraham se tint encore en présence de l’Éternel. Abraham s’approcha, et dit : Feras-tu aussi périr le juste avec le méchant ? Peut-être y a-t-il cinquante justes au milieu de la ville : les feras-tu périr aussi, et ne pardonneras-tu pas à la ville à cause des cinquante justes qui sont au milieu d’elle ? Faire mourir le juste avec le méchant, en sorte qu’il en soit du juste comme du méchant, loin de toi cette manière d’agir ! loin de toi ! Celui qui juge toute la terre n’exercera-t-il pas la justice ?

Genèse 18.20/25

N’est-il pas étonnant que Dieu dise : « je vais descendre, et je verrai [...] et si cela n’est pas, je le saurai. » ? Nous sommes pourtant convaincus que Dieu est omniscient et qu’il n’a pas besoin de regarder le journal de vingt heures pour se tenir au courant de ce qui se passe dans le monde, mais il sait se mettre au niveau de l’humain pour se faire mieux comprendre. Il va donc trouver son ami Abraham :

« Dis-moi, Abraham, il y a une rumeur qui circule : il paraît qu’il se passe de choses pas très catholiques à Sodome. Qu’est-ce que tu en penses ? »

Il est bien évident que notre Seigneur n’avait pas besoin d’Abraham pour se renseigner, ni pour prendre la bonne décision.

« Qu’est-ce que tu ferais à ma place ? » Dieu se place ainsi au niveau d’Abraham pour l’enseigner et le responsabiliser.

Dans le cas de Noé comme dans celui de Sodome, le Seigneur constate une situation et promet à chaque fois d’intervenir : « Voici ce que je vais faire. »

L’eau pour Noé, le feu pour Sodome.

Nous considérons donc notre situation du point de vue humain : « Ils ont aboli ta loi. »

Nous venons de voir que la Loi a été abolie par le pouvoir temporel. Plus grave encore : elle a été abolie par le pouvoir religieux.

Qu’ils soient juifs, orthodoxes, catholiques, protestants, évangéliques, les conducteurs religieux devraient être les garants de la vérité.

La papauté est par elle-même une apostasie, le catholicisme s’est éloigné depuis longtemps de la vérité enseignée par le Seigneur, le protestantisme n’a pas fait beaucoup mieux. Le but de mon message n’est pas de caillasser nos amis catholiques, cependant, le dernier pape est reconnu par beaucoup de fidèles eux-mêmes, comme un apostat : un pape qui, entre autres choses, se prosterne devant le « Saint » Coran. L’apostasie dans l’apostasie.

Ce même pape avait un jour organisé une grande convention rassemblant les principales religions du monde, dans un but louable d’unité et de paix, bien entendu, et avait demandé à un imam de procéder à la prière d’ouverture. Ce brave pape ignorait sans doute qu’il se trouvait dans l’assistance une religieuse qui comprenait l’arabe. La prière de cet imam était une malédiction contre les chrétiens. Voilà qui commence bien !

Heureusement pour les brebis du Seigneur, ce n’est ni un évêque, ni un rabbin, ni un métropolite, encore moins un chamane qui les conduit. C’est Jésus qui est leur berger. Jésus a donné sa vie pour nous, afin que nous fussions dirigés, non pas dans l’hérésie, ni dans l’amour du monde, ni dans la servitude à l’esprit de ce siècle, mais dans la vérité, dans la lumière, les yeux fixés sur lui.

Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Mais le mercenaire, qui n’est pas le berger, et à qui n’appartiennent pas les brebis, voit venir le loup, abandonne les brebis, et prend la fuite ; et le loup les ravit et les disperse. Le mercenaire s’enfuit, parce qu’il est mercenaire, et qu’il ne se met point en peine des brebis.

Jean 10.11/13

Un mercenaire, par définition, c’est celui qui se fait payer. Un militaire qui se fait payer par le pays pour lequel il combat n’est pas un patriote, ce n’est pas l’amour d’un pays ou d’un peuple qui le motive, c’est l’argent. C’est un mercenaire. Jésus, lui, n’est payé par personne, au contraire, c’est lui qui a payé pour nous, et nous savons quel prix. Le mercenaire se moque bien des brebis, pourvu qu’il touche sa paie à la fin du mois. Il fait son petit boulot de berger, avec sa petite houlette et son petit bâton. À la fin de la journée, le patron lui demande :

« Alors ? Ça s’est bien passé aujourd’hui, avec tes brebis ?

– Ah oui, oui, oui ! Pas de problème. »

Le lendemain, routine habituelle, il mène ses brebis, et voilà que le loup arrive.

La tuile ! Je n’avais pas prévu ça !

Alors, le mercenaire s’enfuit, et il va trouver son patron.

« Où ils sont, tes moutons ?

– Pas de problème ! Ils sont dans la bergerie, bien au chaud. »

Et le patron lui donne son salaire.

Voilà le monde religieux d’aujourd’hui, et la nébuleuse évangélique n’y échappe pas.

L’un des apôtres de l’évangile de la cupidité s’appelle Dollard. Il ne l’a pas fait exprès, ce n’est pas un pseudonyme.

Que voilà de beaux mercenaires !

« Donnez-nous beaucoup d’argent, que nous puissions construire une belle cathédrale, et pour que votre serviteur puisse se faire construire une belle villa sur la côte californienne. Et d’ailleurs, vous en profiterez aussi. Vous serez de riches brebis.

Ni les mercenaires ni leurs brebis, ne se sont préparés à ce qui va leur arriver. Ce n’est pas le loup qui vient, mais le bon berger. L’enlèvement de l’Église sera une bénédiction pour les brebis et les bergers fidèles, mais une catastrophe sans précédent pour les mercenaires et leurs ouailles.

Ils prendront la fuite.

Ils comprendront qu’ils auront été laissés derrière. Mais il sera trop tard.

Le mercenaire s’enfuit parce qu’il a peur du loup, mais le bon berger ne craint rien. David, un adolescent, ne tremblait pas devant Goliath, mais le mercenaire…

Alors, qui sont ces loups ?

Tout d’abord, le pourvoir séculier. Ne nous y trompons pas : il ne s’agit pas de l’autorité du président de tel pays qui menacerait la paix du monde. Le pouvoir en question, c’est celui de l’Antéchrist.

Et il se tint sur le sable de la mer. Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème. La bête que je vis était semblable à un léopard ; ses pieds étaient comme ceux d’un ours, et sa gueule comme une gueule de lion. Le dragon lui donna sa puissance, et son trône, et une grande autorité. Et je vis l’une de ses têtes comme blessée à mort ; mais sa blessure mortelle fut guérie. Et toute la terre était dans l’admiration derrière la bête. Et ils adorèrent le dragon, parce qu’il avait donné l’autorité à la bête ; ils adorèrent la bête, en disant : qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle ?

Apocalypse 13.1/4

L’Antéchrist est déjà présent. Il est en train d’affûter ses couteaux pour égorger les brebis du Seigneur. Toutefois, son règne n’est pas encore en place. Le moment n’est pas encore venu où cette bête sera mise à mort et ressuscitera. Le moment n’est pas encore venu où l’on se prosternera devant ce monstre en criant : « Qui est semblable à la bête ? » Où lui-même dira : « J'étais mort et je suis revenu à la vie. N’est-ce pas une preuve que je suis Dieu ? » Nous ne le verrons pas ériger une statue que les hommes devront adorer, pour la bonne raison que nous aurons déjà été enlevés. Mais nous verrons cependant l’Antéchrist et nous saurons le reconnaître. Alors que tous les hommes verront en lui le seul capable de sauver la planète, le Saint-Esprit nous accordera le discernement afin de ne lui faire aucune confiance et de refuser de croire à ses mensonges.

Qui sont les loups ?

Les faux prophètes qui exercent le pouvoir religieux.

Plusieurs faux prophètes s’élèveront, et ils séduiront beaucoup de gens. Et, parce que l’iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.

Matthieu 24.10/13

Plusieurs faux prophètes ! Je ne parle pas de ceux qui font imprimer « Untel prophète » sur leurs cartes de visites. On en trouve surtout en Afrique, mais cette pandémie s’étend aussi sur notre continent. Plus que des prophètes autoproclamés, beaucoup d’entre eux poussent l’impiété jusqu’à usurper la place du Christ. Je visionnais il y a quelque temps un documentaire émanait d’une chaîne de télévision africaine, sur lequel une journaliste interrogeait un de ces faux prophètes. À la question : « Que pensez-vous du fils de Dieu ? » il répondit : « Vous l’avez en face de vous. »

La parole de Dieu nous met aussi en garde contre le Faux Prophète :

Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d’un agneau, et qui parlait comme un dragon. Elle exerçait toute l’autorité de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie. Elle opérait de grands prodiges, même jusqu’à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes. Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu’il lui était donné d’opérer en présence de la bête, disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui avait la blessure de l’épée et qui vivait. Et il lui fut donné d’animer l’image de la bête, afin que l’image de la bête parlât, et qu’elle fît que tous ceux qui n’adoreraient pas l’image de la bête fussent tués.

Apocalypse 13.11/15

Cet agneau qui parle comme un dragon a l’apparence du Christ, il y a de quoi s’y méprendre, mais il parle comme un dragon. Un de mes oncles, adepte du spiritisme, prétend avoir eu dans son enfance une apparition : « J’ai vu Jésus-Christ alors que j’avais huit ans. Il m’a dit qu’il me donnait des pouvoirs, dons de divination, de nécromancie... » Il est clair pour nous que ce n’est pas le Christ qui lui est apparu. Il avait pourtant l’apparence de l’Agneau, mais il parlait comme un dragon.

Quand nous lisons de telles prophéties, nous avons l’impression que le Christ est vaincu et que l’Église est anéantie. Tout espoir paraît perdu. Mais, souvenons-nous que l’Église ne sera plus sur la terre, et l’Antichrist aura les mains libres pour semer la destruction pendant sept ans. Cependant, il se trouvera encore des gens qui chercheront Jésus et qui le trouveront au prix de terribles tribulations et même au prix de leur vie.

Je me suis récemment décidé à lire le fameux livre d’Orwell « 1984 ». Finalement, j’aurais mieux fait de ne pas le lire, cela m’a donné un coup de bourdon. Le plus terrible, dans ce livre, c’est qu’à tout moment, on croit que cette infâme dictature prendra fin et qu’un mouvement de résistance est en train de s’organiser, et ce n’est qu’à la fin que l’on comprend que cette résistance est à la botte du pouvoir en place, que c’est un piège tendu contre ceux qui veulent retrouver la liberté, et qu’il n’y a plus aucun espoir.

Le livre de l’Apocalypse ressemble beaucoup à 1984. Apparemment, le diable a gagné.

Voici pourtant quelle sera la fin de l’Antéchrist et de son Faux Prophète :

Et je vis la bête, et les rois de la terre, et leurs armées rassemblées pour faire la guerre à celui qui était assis sur le cheval et à son armée. Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète, qui avait fait devant elle les prodiges par lesquels il avait séduit ceux qui avaient pris la marque de la bête et adoré son image. Ils furent tous les deux jetés vivants dans l’étang ardent de feu et de soufre.

Apocalypse 19.19/20

Voici le dénouement du 1984 de Dieu. Nous savons qui est Big Brother. Jésus va l’empoigner par le col et le balancer dans l’étang de soufre et de feu.

Bien fait pour lui !

Mon épouse dit parfois : « Quand le diable sera dans l’étang de feu, j’aimerais qu’on me donne une fourche pour aller lui piquer le derrière. »

Au cri de désespoir du psalmiste, se joint un appel : « Il est temps que Dieu agisse. »

Oui, il agira, mais pas de la façon que nous espérons. Ne souhaiterions-nous pas qu’il intervienne immédiatement et détruisant les méchants et en récompensant les bons ? Mais les bons, justement, sont-ils bien ceux auxquels nous pensons ? Ceux qui vont à l’église ou ceux qui ont Christ au plus profond de leur cœur ?

Voici ce que dit encore le livre des Psaumes :

Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ? Réveille-toi ! ne nous repousse pas à jamais ! Pourquoi caches-tu ta face ? Pourquoi oublies-tu notre misère et notre oppression ? Car notre âme est abattue dans la poussière, Notre corps est attaché à la terre. Lève-toi, pour nous secourir ! Délivre-nous à cause de ta bonté !

Psaume 44.23/27

Réveille-toi !

Quand on aspire à un réveil, on pense au réveil des églises, mais dans cette occurrence, les fils de Koré ne s’exclament pas : « Réveille-toi chrétien ! » mais « Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ? »

Plutôt gonflés, vous ne trouvez pas ?

Oseriez-vous dire de telles choses au Créateur ? Certainement pas moi ! Il faut que le psalmiste soit dans un état d’extrême découragement et d’impatience.

« Mais enfin, Seigneur, tu vois dans quelle situation nous sommes ! Qu’est-ce que tu attends ? »

C’est la prière d’un homme désespéré, encerclé par l’ennemi. Il attend le secours de l’Éternel et le secours ne vient pas.

Rappelons-nous le Psaume 121 :

Je lève les yeux vers les montagnes. D’où me viendra le secours ?

Qui donc va franchir les montagnes pour me secourir ?

C’est l’esprit du Psaume 44 : je sais que le secours ne peut venir que de toi, mais où es-tu ? Pourquoi est-ce que tu n’agis pas ?

Mais, au verset 27, nous percevons une étincelle d’espoir. Il ne dit plus « pourquoi ? », mais « lève-toi pour nous secourir ».

Entre les versets 26 et 27, les auteurs ont découvert quelque chose de fondamental :

Dieu semble indifférent à nos misères, mais à cause de sa bonté et en dépit de notre infidélité et de notre incrédulité, malgré notre révolte, il va se lever afin de nous secourir.

À travers la lassitude du psalmiste, nous voyons aussi la lassitude de l’Église, et même la lassitude d’André qui, comme beaucoup de chrétiens, se dit :

« Combien de temps cela va-t-il encore durer ? Qu’est-ce que le Seigneur attend pour enlever son Église ? »

Le Maître attend ; il a ses raisons.

Ils crièrent d’une voix forte, en disant : Jusques à quand, Maître saint et véritable, tardes-tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ?

Apocalypse 6.10

Cette fois encore, nous voyons l’impatience des martyrs : « Qu’est-ce que le maître attend pour intervenir et nous porter secours ? Qu’attend-il pour juger ceux qui nous ont mis à mort ? »

Cependant, Dieu n’a jamais promis d’intervenir au moment où nous le voulons. Souvenons-nous de ces disciples, frustrés lorsque des Samaritains avaient refusé de recevoir leur maître, lui dirent : « Ce n’est pas juste ! Ne crois-tu pas qu’il faudrait envoyer le feu du ciel brûler tous ces gens-là ? Ça leur ferait les pieds ! » Et Jésus de répondre : « Vous ne savez pas ce que vous dites ! »

Luc 9.54/55, citation substantielle.

Parfois, nous réagissons un peu comme eux. « Mais qu’est-ce que le Seigneur attend pour brûler tous ces criminels ? » Mais il sait parfaitement ce qu’il doit faire. Ce n’est pas parce que ces hommes ne croient pas au jugement dernier qu’ils y échapperont. Ce n’est pas notre affaire, c’est celle de Dieu.

La parole divine nous rappelle que les temps que nous vivons sont comme ceux de Noé et comme ceux de Sodome. Il m’arrive d’appeler notre beau pays – car c’est un beau pays – la République de Sodome. Nous ne sommes citoyens, ni du pays de Sodome, ni du royaume de Babylone. Nous n’avons pas de carte d’identité, nous n’avons qu’une carte de séjour. On y tolère plus ou moins notre présence, mais on ne nous aime pas, parce que nous sommes des étrangers. Or, nous sommes citoyens d’un autre pays, qui est le royaume céleste.

Rappelons ce qui s’est passé au temps de Noé :

Et Noé entra dans l’arche avec ses fils, sa femme et les femmes de ses fils, pour échapper aux eaux du déluge. D’entre les animaux purs et les animaux qui ne sont pas purs, les oiseaux et tout ce qui se meut sur la terre, il entra dans l’arche auprès de Noé, deux à deux, un mâle et une femelle, comme Dieu l’avait ordonné à Noé. Sept jours après, les eaux du déluge furent sur la terre. L’an six cent de la vie de Noé, le second mois, le dix-septième jour du mois, en ce jour-là toutes les sources du grand abîme jaillirent, et les écluses des cieux s’ouvrirent. La pluie tomba sur la terre quarante jours et quarante nuits. Ce même jour entrèrent dans l’arche Noé, Sem, Cham et Japhet, fils de Noé, la femme de Noé et les trois femmes de ses fils avec eux : eux, et tous les animaux selon leur espèce, tout le bétail selon son espèce, tous les reptiles qui rampent sur la terre selon leur espèce, tous les oiseaux selon leur espèce, tous les petits oiseaux, tout ce qui a des ailes. Ils entrèrent dans l’arche auprès de Noé, deux à deux, de toute chair ayant souffle de vie. Il en entra, mâle et femelle, de toute chair, comme Dieu l’avait ordonné à Noé. Puis l’Éternel ferma la porte sur lui. Le déluge fut quarante jours sur la terre. Les eaux crûrent et soulevèrent l’arche, et elle s’éleva au-dessus de la terre. Les eaux grossirent et s’accrurent beaucoup sur la terre, et l’arche flotta sur la surface des eaux. Les eaux grossirent de plus en plus, et toutes les hautes montagnes qui sont sous le ciel entier furent couvertes. Les eaux s’élevèrent de quinze coudées au-dessus des montagnes, qui furent couvertes. Tout ce qui se mouvait sur la terre périt, tant les oiseaux que le bétail et les animaux, tout ce qui rampait sur la terre, et tous les hommes. Tout ce qui avait respiration, souffle de vie dans ses narines, et qui était sur la terre sèche, mourut.

Genèse 7.7/22

C’est terrible !

Et Noé, comme nous tous, et comme le psalmiste, disait dans son cœur : « Tous t’ont abandonné, il est temps que tu agisses ! »

Dieu intervient enfin, mais c’est à Noé d’agir :

« Tu vas me construire un paquebot.

– Mais à quoi ça va servir ? »

Il ne lui a pas fallu quinze jours pour construire ce bateau, et pendant de longues années, les gens l’ont vu à l’ouvrage. Beaucoup se sont moqués de lui, mais quelques-uns lui ont posé des questions :

« Mais pourquoi fais-tu cela ? À quoi est-ce que cela t’avance ?

– Eh bien ! C’est le Seigneur qui m’a demandé de construire cette arche, parce que très bientôt va venir le déluge, et ceux qui seront restés dehors seront noyés.

– Oh lui, hé ! N’importe quoi ? »

Personne n’a cru.

Noé, sa femme, ses trois fils et ses brus, seulement huit personnes ont été sauvées. S’il y en avait seulement dix qui s’étaient repentis, en se serrant un peu, entre les vaches et les moutons, ils auraient pu échapper au désastre.

Ils se sont moqués, et la pluie s’est mise à tomber. Personne n’y croyait. Dieu leur avait pourtant donné le temps de se repentir. Ils ont vu enter par couples les animaux dans l’arche. Et puis, quand l’équipage fut au complet, Dieu lui-même a fermé la porte.

Alors, ils ont tout de même commencé à s’inquiéter.

« Tiens ! Il pleut. »

Oui, mais il ne faut pas s’affoler non plus. Ce n’est pas la première fois qu’il pleut.

« Tiens ! C’est la guerre. »

Jacques Brel chantait :

« C’est trop facile, quand une guerre est finie, d’aller crier que c’était la dernière. »

Eh bien ! d’accord, ce n’est pas la première fois qu’on voit la guerre et ça ne prouve rien. Ce n’est pas pour cela que Jésus va revenir.

Ce n’est pas le premier tremblement de terre de l’histoire.

Ce n’est pas la première fois que les forêts flambent en Gironde ou sur la Côte d’Azur.

D’accord, mais tout de même…

On n’a jamais vu tous les éléments se déchaîner en même temps avec une telle intensité.

Nous le voyons, l’Antéchrist est déjà à l’œuvre. J’ignore qui il est. J’ai mon idée sur la question, mais je peux me tromper.

J’ignore qui est l’Antichrist, mais je sais qui sont ses pions. Je ne les nommerai pas non plus. Il suffit de regarder autour de soi.

La porte de l’arche va bientôt se refermer. Sommes-nous dehors, attendant que la pluie vienne ? Sommes-nous de ceux qui pensent qu’il n’y a qu’à se munir d’un parapluie ou d’un imperméable ? Sommes-nous de ces moqueurs qui se rassurent en disant que tout cela n’arrivera pas et qu’il faut être un peu complotiste sur les bords pour croire de telles choses. 

Parlons maintenant de Sodome :

Alors l’Éternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de par l’Éternel. Il détruisit ces villes, toute la plaine et tous les habitants des villes, et les plantes de la terre. La femme de Lot regarda en arrière, et elle devint une statue de sel.

Genèse 19.24/26

Les habitants de Sodome et de Gomorrhe, eux non plus, ne pourront pas dire qu’on ne les a pas prévenus. Des anges sont venus pour les avertir, mais ces gens, au lieu de les écouter, ont voulu les maltraiter, et le Seigneur les a frappés de cécité.

Cependant, Lot, sa femme et ses deux filles ont échappé à la destruction. Ce n’était pourtant pas de petits saints, mais Dieu a décidé de les sauver. Ils se sont réfugiés dans la petite ville de Tsoar, la femme de Lot s’est retournée et s’est trouvée changée en statue de sel. Nous devons comprendre qu’il nous serait funeste de regretter le confort de notre vie terrestre dans ce monde perverti.

Gardons dans notre cœur ces pensées divines pour les derniers temps que nous vivons :

Et, parce que l’iniquité se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé.

Matthieu 24.12/13

Alors le signe du Fils de l’homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire. Il enverra ses anges avec la trompette retentissante, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu’à l’autre. Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l’été est proche. De même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l’homme est proche, à la porte. Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera point, que tout cela n’arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l’avènement du Fils de l’homme. Car, dans les jours qui précédèrent le déluge, les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche ; et ils ne se doutèrent de rien, jusqu’à ce que le déluge vînt et les emportât tous : il en sera de même à l’avènement du Fils de l’homme. Alors, de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris et l’autre laissé ; de deux femmes qui moudront à la meule, l’une sera prise et l’autre laissée. Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. Sachez-le bien, si le maître de la maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne laisserait pas percer sa maison. C’est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l’homme viendra à l’heure où vous n’y penserez pas.

Matthieu 24.30/44

Pour terminer, que ce poème de David nous serve de conclusion et d’encouragement

L’Éternel renverse les desseins des nations, Il anéantit les projets des peuples ; Les desseins de l’Éternel subsistent à toujours, Et les projets de son cœur, de génération en génération. Heureuse la nation dont l’Éternel est le Dieu ! Heureux le peuple qu’il choisit pour son héritage ! L’Éternel regarde du haut des cieux, Il voit tous les fils de l’homme ; Du lieu de sa demeure il observe Tous les habitants de la terre, Lui qui forme leur cœur à tous, Qui est attentif à toutes leurs actions. Ce n’est pas une grande armée qui sauve le roi, Ce n’est pas une grande force qui délivre le héros ; Le cheval est impuissant pour assurer le salut, Et toute sa vigueur ne donne pas la délivrance. Voici, l’œil de l’Éternel est sur ceux qui le craignent, Sur ceux qui espèrent en sa bonté, Afin d’arracher leur âme à la mort Et de les faire vivre au milieu de la famine. Notre âme espère en l’Éternel ; Il est notre secours et notre bouclier. Car notre cœur met en lui sa joie, Car nous avons confiance en son saint nom. Éternel ! que ta grâce soit sur nous, Comme nous espérons en toi !

Psaume 33.10/22